Atelier 6 — Jeunesse, citoyenneté et souveraineté : les défis de l’éducation et de la formation

Contexte

La valorisation du capital humain par l’éducation et la formation est l’un des défis majeurs des États africains, non seulement par une scolarisation totale des enfants, mais aussi par l’adaptation des enseignements à la digitalisation croissante de toutes les activités et processus de métiers de par le monde. Au cours de la 7e édition du forum, des tentatives de réponses ont été apportées à la problématique liée aux impacts de la croissance démographique, notamment dans le domaine de l’éducation et de l’emploi pour éviter des conséquences négatives sur le plan sécuritaire. Selon les prévisions des organisations
internationales et des partenaires au développement, le continent pourrait en effet compter, à l’horizon 2050, 2,4 milliards d’habitants, doublant ainsi la population actuelle. Certes, les questions démographiques seront au cœur de l’agenda économique du continent africain dans les années à venir, mais l’augmentation de la démographie en elle-même n’est pas un enjeu dans la mesure où la superficie de l’Afrique est de 30,37 millions km², avec une densité légèrement supérieure à 43 habitants au kilomètre carré, soit trois fois inférieure à celle de l’Union européenne.
En conséquence, l’un des seuls critères importants à prendre en compte est la jeunesse de la population, estimée selon les chiffres de la Banque mondiale à 77%, d’où le besoin de formation et d’éducation.
Loin d’être une opportunité à exploiter, cette dynamique démographique semble représenter un véritable fardeau pour le continent car engendrant une forte demande sociale que les gouvernements ont du mal à satisfaire. Exclus des processus politiques, privés de perspectives d’emplois viables et souffrant d’un sentiment de désespoir croissant, les jeunes deviennent vulnérables et crédules aux messages véhiculés par les terroristes, les extrémistes violents et les criminels organisés qui les attirent par divers moyens : incitations financières, messages d’espoir, arguments religieux, etc. C’est ainsi que dans la continuité de l’édition précédente, cette 8e édition cherchera les réponses à ces enjeux dans les progrès à
accomplir au regard du déficit de formation de la jeunesse africaine quant à la création et à l’utilisation des outils informatiques et de digitalisation, dans un monde qui se numérise de plus en plus et qui ne devrait laisser aucun secteur en marge. Elles sont aussi à chercher dans l’éducation à la citoyenneté, laquelle est déterminante dans l’imprégnation des normes du vivre ensemble qui doivent être partagées, et acceptées. Enfin, ces réponses doivent intégrer les nécessaires mutations attendues du système éducatif africain qui peine encore à valoriser la formation professionnelle, source de création massive d’emplois pour la jeunesse et vecteur de souveraineté dans des secteurs déterminants comme l’agriculture, l’élevage et la pêche.

Objectifs

Cet atelier vise à mettre en exergue la place du capital humain, notamment la jeunesse africaine, fer de lance de la construction de nouvelles souverainetés. En plus des défis liés à la formation, et aux opportunités offertes par la révolution numérique, il s’agira de promouvoir les voies et moyens de l’appropriation d’une nouvelle citoyenneté articulée autour d’un système éducatif adapté aux besoins réels conformément à la Déclaration d’Incheon « Éducation 2030 » et de « l’Agenda 2063 de l’Union africaine ».

Points à traiter

  • Comment la jeunesse africaine pourrait-elle profiter de la révolution numérique en cours pour impulser le développement de la science, de la technologie et de l’innovation ?
  • Quels rôles pour la jeunesse africaine dans les politiques de développement durable, principalement dans la quête de nouvelles souverainetés (numérique, énergétique, alimentaire etc. ?
  • Quelles sont les réformes à entreprendre dans les systèmes éducatifs africains actuels pour promouvoir une formation à la citoyenneté, au civisme et à l’emploi ?
  • Quels sont les défis des NTIC à surmonter dans l’éducation et la consolidation de la citoyenneté Afrique ?

Date

25 Oct 2022
Expired!

Heure

10h15 - 12h15
Catégorie

Orateurs

  • Aïchatou MINDAOUDOU
    Modératrice
  • Gilles Olakounlé YABI
    Gilles Olakounlé YABI
    Intervenant

    Président du think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest

    Gilles Olakounlé Yabi est le fondateur et le président du think tank citoyen de l’Afrique de l’Ouest (WATHI, www.wathi.org). Il a été analyste politique principal puis directeur du Projet Afrique de l’Ouest de l’International Crisis Group. Titulaire d’un doctorat en économie du développement de l’université de Clermont-Ferrand (France), Gilles a également été journaliste à l’hebdomadaire Jeune Afrique. Dr Gilles Yabi est aussi actuellement chercheur non résident au Programme Afrique de Carnegie Endowment for International Peace, think tank basé à Washington DC aux Etats-Unis.

  • Guillaume HUSSON
    Guillaume HUSSON
    Speaker

    Chef du secteur Éducation du Bureau régional Multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest (Sahel)

    Diplômé en sciences politiques et en gestion de l’éducation et de la formation, M. HUSSON travaille depuis 20 ans sur l’éducation en Afrique. Il a occupé des postes d’expert international au sein des ministères de l’Éducation en Mauritanie et au Bénin, puis à l’Institut International de Planification de l’Éducation de l’UNESCO (IIPE-UNESCO) pour l’Afrique. En 2012, M. HUSSON est nommé Chef de Bureau de l’IIPE-UNESCO pour l’Afrique. Depuis 2022, il occupe le poste de Chef du secteur Éducation au Bureau régional de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest (Sahel).

  • Hiromichi MORISHITA
    Hiromichi MORISHITA
    Intervenant

    Représentant Résident de la JICA au Sénégal ainsi que le directeur régional des six pays voisins tels que le Cap-Vert, la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali et la Mauritanie.

    Son domaine d’expertise concerne l’éducation et le développement en Afrique. Il était auparavant, directeur général adjoint du département du développement humain (responsable de l’éducation de base) et celui du département Afrique. Il a également été Représentant Résident au Burkina Faso. Il est titulaire d’un doctorat de l’Université de Keio, au Japon, et d’un MS (Mastère Spécialisé) du Management de projets internationaux de l’École Supérieure de commerce de Paris, en France.

  • Moustapha Mamba GUIRASSY
    Intervenant
  • Sofie FROM-EMMESBERGER
    Sofie FROM-EMMESBERGER
    Discutante

    Directrice Générale pour l’Afrique et le Moyen-Orient au Ministère des Affaires Étrangères de Finlande

    Depuis octobre 2021, l’Ambassadeur Sofie From-Emmesberger occupe le poste de Directrice Générale pour l’Afrique et le Moyen-Orient au Ministère des Affaires Étrangères de Finlande. Entre 2018-2021 elle a présidé le Comité politique et de sécurité de l’UE (COPS) après avoir été l’Ambassadeur de Finlande au COPS entre 2015-2018. L’Ambassadeur de Finlande au Kenya, Somalie, Ouganda, Erythrée et les Seychelles ainsi que la Représentante permanente de la Finlande auprès de l’ONU à Nairobi entre 2011-2015, elle a également travaillé dans les représentations diplomatiques finlandaises à Tel Aviv et à Strasbourg. À la Direction politique du MAE elle a travaillé dans les domaines de la gestion civile des crises et des droits humain.

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