Atelier 3 — Les réponses communautaires aux défis de stabilité
Contexte
Les crises d’Ebola et de COVID 19 ont mis en évidence la faiblesse des dispositifs sanitaires institutionnels en Afrique et affecté la stabilité interne de plusieurs États. De nombreux autres facteurs politiques, économiques et sociaux continuent de fragiliser le continent et amènent plusieurs Etats à délaisser et marginaliser des régions périphériques, notamment les zones frontalières. Dans la majorité des pays, une population de plus en plus jeune revendique davantage d’intégration sociale, d’emplois et d’opportunités. Enfin, en plusieurs endroits, le mode de gouvernance politique et d’exploitation des ressources naturelles publiques a entrainé la mise en place progressive de situations de rente, accentuant ainsi la rupture de confiance entre gouvernants et gouvernés. Il s’y ajoute la persistance, voire l’élargissement tendancielle de l’extrémisme violent, une résurgence des changements politiques non constitutionnels et des mouvements migratoires intra africains souvent perçus comme une source de conflits et alimentant des luttes fréquentes pour la possession de terres, des ressources ou des emplois. Le développement durable et inclusif constitue le moyen le plus efficace de répondre aux causes profondes de l’instabilité. En effet, pour prévenir les conflits et bâtir des communautés et des sociétés résilientes, il est essentiel de lutter contre la pauvreté et les inégalités, de renforcer les institutions publiques et la société civile et de promouvoir les droits humains, des objectifs qui figurent en bonne place dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Dans cet effort indispensable pour la réalisation ou le renforcement des conditions d’une stabilité durable sur le continent, les communautés ont un rôle crucial à jouer notamment dans le développement de la confiance mutuelle entre les différentes composantes de la population et surtout dans la prévention et la résolution des conflits en cours ou latents. Il importe donc de replacer les communautés au cœur de la recherche de solutions, de promouvoir et de réhabiliter les vertus du dialogue intercommunautaire, en tant qu’outil irremplaçable dans la gestion des conflits en Afrique.
Objectifs
Identifier les défis majeurs actuels de stabilité du continent et proposer des réponses communautaires réalistes pouvant leur être apportées, en complément des efforts des États.
Points à traiter
- Quels rôles des communautés dans le renforcement de l’unité nationale et la promotion du vivre ensemble en Afrique ?
- Quelles réponses communautaires face aux conflits sociaux récurrents notamment entre sédentaires et nomades, autochtones et allogènes ?
- Quelles approches communautaires et intercommunautaires pour améliorer la prévention et la lutte contre l’insécurité notamment dans les zones frontalières ?
Orateurs
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Bakary SAMBESpeaker
Directeur (Timbuktu Institute)
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Fatima AKILOUIntervenante
Le Dr Fatima Akilu est la directrice exécutive de la Fondation Neem. Elle est psychologue de formation avec plus de 25 ans d’expérience dans le domaine de la santé mentale, de la psychologie, de la prévention de l’extrémisme violent (PVE) et de la communication. l’extrémisme violent (PVE) et de la communication. Mme Akilu est titulaire d’un master et d’un doctorat en psychologie de l’université de Reading (Royaume-Uni). de l’université de Reading (Royaume-Uni), et a été chef de la communication de l’assistant spécial principal du président nigérian pour les questions relatives à la santé mentale. Assistant spécial du président nigérian sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). De De 2012 à 2015, le Dr Akilu a occupé le poste de directeur de l’analyse comportementale et des stratégique au Bureau du conseiller national pour la sécurité, où elle a été à l’origine de la première premier programme nigérian de lutte contre l’extrémisme violent (CVE). Le Dr Akilu est une pédagogue chevronnée qui possède une expérience de plus de 12 ans dans l’enseignement. 12 ans d’expérience en tant que professeur adjoint de psychologie générale au Broome Community College (États-Unis). Community College (États-Unis). Elle est responsable de la mise en œuvre de programmes et de stratégies en tant que directrice exécutive de la Fondation Neem et détermine l’orientation des projets mis en œuvre par l’organisation. des projets mis en œuvre par l’organisation. Elle a supervisé les services de soutien psychologique psychologique à plus de 30 000 survivants de l’insurrection de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, une région qui a été fortement touchée par le changement climatique. région qui a été fortement touchée par le changement climatique. Parallèlement, elle supervise actuellement plusieurs programmes de réponse aux conflits dans divers pays du bassin du lac Tchad. programmes de réponse aux conflits dans diverses régions du bassin du lac Tchad et dans d’autres parties du monde.
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Katja AHLFORSDiscutante
Directrice du Centre de médiation pour la paix du ministère des Affaires étrangères de Finlande
Katja Ahlfors est Directrice du Centre de médiation pour la paix du ministère des Affaires étrangères de Finlande. Avant d’occuper ce poste, elle a été conseillère principale pour la Corne de l’Afrique auprès du ministre finlandais des Affaires étrangères. Elle a travaillé à l’ambassade de Finlande à Addis Abeba et à l’ambassade de Finlande à Stockholm. Mme Ahlfors a également travaillé comme conseillère principale auprès de la CMI – Martti Ahtisaari Peace Foundation et comme point focal pour la prévention des conflits, la consolidation de la paix et la médiation auprès de la Commission européenne à Bruxelles.
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Ndioro NDAYEModératrice
Mme Ndioro Ndiaye est professeur titulaire des Universités. Elle fut ministre du développement social de la République du Sénégal puis de la femme, de l’enfant et de la famille de 1988 à 1995.
Elle fut élue Directrice Générale Adjointe de l’Organisation Internationale des Migrations à Genève de 1999 à 2009. Aujourd’hui, elle gère l’ONG « Alliance pour la Migration, le leadership et le développement (AMLD) et elle est la coordonnatrice du « Réseau Francophone pour l’Egalité Femme Homme » RF-EFH, outil privilégié d’évaluation, de veille, de reddition de comptes de la mise en œuvre des engagements pris par les états et gouvernements membres de la francophonie en matière d’égalité femme homme. En tant que Ministre de la femme, de l’enfance et de la famille, elle a eu à présider à Dakar (Sénégal) la Conférence régionale des femmes africaines en prélude à la Conférence internationale de Beijing sur la Femme en 1994 ; elle joua un role majeur dans la Conférence Mondiale sur les Droits de l’Enfant en 1992. En 2019 sa dernière fonction au niveau du gouvernement du Sénégal était celle de Ministre Conseiller à la Présidence de la République du Sénégal.